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Aimer

Poster de Ryan McGinley, offert par mon frère il y a 5 ans

la sidération me tenaille encore. j’y arrive pas. je n’arrive pas à être en colère, je n’arrive même pas à pleurer. alors penser… vous pensez bien! ce post sera donc décousu et maladroit. je ne pourrai pas faire autrement mais je vais le faire quand même.

j’aimerais partager avec vous les vidéos et textes qui me donnent du courage. parce que ça aide un peu d’en trouver quand même et que si j’écoute mon coeur, celui qui guide toute ma vie comme les pages que nous partageons ici, eh bien… je ne l’entends qu’au loin. le passage est aujourd’hui légèrement obstrué. et il me faut accueillir la situation comme telle. demain, en revanche, je sais que je vais avoir la force de revenir. parce que j’en ai tellement, de force. vous pouvez pas savoir.

bon bah vous voyez finalement, je partage pas du tout ces vidéos! profitons de cette opportunité (ça peut ne durer que quelques minutes) : j’ai une pensée formulable. il me semble que tous, ici c’est sûre, mais même dans des cercles plus éloignés, nous accordons à dire que nous devons nous aimer. et je me rallie volontiers à cette philosophie. nous avons un monde à construire. et ce monde il commence par nous. sans doute devrions nous, chacun de nous, apprendre à prendre soin de nous-même car c’est là que commence le sens du monde. c’est à partir de là, de cette conscience, de cet amour pour soi que l’on est capable d’en donner aux autres.

idée formulable n°2 : je vous partage (enfin!), cet article sur Dounia Bouzar, qui travaille au désembrigadement des jeunes recrus de Daech. cet article est consternant mais incroyable tant il me donne de l’espoir. car le désembrigadement passe par l’affect et non par la pensée. par la possibilité de repasser par des gestes simples, se remémorer de bons souvenirs, de “ramener à la vie” des âmes proches de la mort et là, nous avons tous une possibilité d’action. vous allez me dire “personne autour de moi n’est candidat pour Daech”, mais si l’on tire le fil jusqu’à ceux qui tout simplement dérivent, perdent espoir, dans un sens ou dans un autre. les personnes tombées dans l’obscurantisme religieux ou politique ne sont pas uniquement des musulmans issus de quartiers défavorisés, ce sont des jeunes filles, des jeunes gars “blancs comme il faut”, mais qui sont passés par des dépressions, trouvent le monde dégueulasse, et cherchent une utopie ailleurs. je n’ai pas les clés de la diplomatie internationale, mais aimer, aimer plus, tenter de donner du sens pour que certains ne détournent pas leur regard tellement ils peuvent plus blairer ce monde, ça oui je peux le faire. et dès lors que je me mets dans cette possibilité d’action, je me sens mieux.

idée formulable n°3 : je pense que c’est aussi, et ça va être très très dur, tant nous sommes limités aujourd’hui dans nos aptitudes à le faire : apprendre à débattre. parce qu’on a tous quelqu’un, dans la famille ou dans l’immeuble ou dans la rue qui va te sortir des conneries parce qu’ils seraient musulmans, parce que t’es un parisien, parce que t’es une femme, parce que tu bois, parce que tu baises, parce que tu es homo, parce que… parce que tu es qui tu es (oui pour moi le rejet de l’autre non pour ce qu’il pense, mais pour ce qu’il est, tous ces maux finissant en “-phobie” sont une seule et même chose). et ces personnes, il faut les ramener à “nous”. il faut les aimer. non pas en tolérant leurs idées à vomir mais en les ramenant dans l’amour. ne pas laisser ni la peur ni la haine les envahir. plus on le fait tôt dans la dérive et plus ce devrait être “simple”. et là encore, ça commence par nous même. ne dérivons pas nous-même. n’ayons pas peur. nous en sommes capables. et nous sommes juste… des millions!

attention idée formulable n°4 : plus le monde est inique, plus il sera violent. donc aimer c’est pas faire ton bisounours. il faut cesser de tolérer certaines choses que le monde nous propose : cesser de consommer aveuglément, laisser les gens dans leur merde… cesser de détourner le regard de la turquie, du liban, du kenya, de bagdad, qui ont subi, subissent les mêmes choses, des choses pires que ce qu’il nous arrive. nous avons plus d’amis pour nous pleurer et il y a mille raisons à cela, mais n’oublions pas qu’ils ne valent pas moins que nous.

idée formulable n°5 (je m’arrête plus) : dimanche en sortant rejoindre mes enfants et leur père, je suis descendue rue montorgueil, il faisait beau, la rue et les terrasses étaient bondées. les parisiens sont tellement incorrigibles. le monde est incertain mais rien ne changera (cette image de Ryan McGinley, sous mes yeux depuis tant d’années, c’est exactement ça, la même liberté, même sous une toute autre lumière). on ne peut pas tuer la liberté. ça m’a donné un courage incroyable. oui parce qu’aimer, ça n’est pas que débattre (je m’adresse à ceux et celles à qui ça parait vraiment trop fort de café). aimer, c’est vivre, juste ça, et demain ce sera vivre avec ça, malgré ça. c’est créer aussi. c’est “faire la beauté”. donc ici, je vais continuer à vivre, à créer et on va continuer à aimer. ne vous inquiétez pas.

merci à tous ceux d’entre vous qui ont, je trouve ça fou, pensé à moi pendant les attentats. on ne se connait pas, et ça n’empêche pas de nous aimer. et ça aussi ça donne du courage.

 

je continue encore à penser à tous ceux qui sont tombés, à mes amis qui les ont perdus, à leurs familles. amour éternel à eux tous et à tous ceux qui les ont défendus, aidés, sauvés.

 

peace and love to you all! #teamhuman

 

nb : … voici, finalement mes liens du courage et de l’amour !

> itw de Marc Trévidic, ancien Juge auto-Terroriste

> Serge Tisseron sur comment parler des attentats aux enfants

> “nous sommes une civilisation très ancienne, nous fraterniserons avec les 5 millions de musulmans”

> John Oliver, sans déconner, vous voulez vraiment vous en prendre au lifestyle parisien? #fuckyouarsholes #croqueenbouche

> l’image de nos services d’urgences travaillant pour sauver des vies

> la beauté de cet enfant avec son père

> la programmation musicale de fip

 

nb : … pardonnez mes injonctions, je ne veux évidemment imposer mes réflexions à personne. dans certaines circonstances, mon côté viet ressort! on fait avec ce qu’on a!

 

 

Sophie Fontanel

Voici bien longtemps que nous ne nous étions pas replongés dans les “20 ans” de quelqu’un. et aujourd’hui c’est l’incroyable Sophie Fontanel qui nous fait l’honneur de se prêter au jeu. Quelle rencontre a-t-elle faite avec elle-même, alors qu’elle était une autre. je suis très émue de la découvrir sur cette photo posée sur un bout d’histoire. elle n’a tellement pas changé! car il me semble que déjà, ses yeux chantaient!

J’ai eu du mal à retrouver une photo de mes 20 ans, car j’ai perdu toutes les photos de famille dans un déménagement, il y a trois ans. Celle-ci, je l’ai retrouvé chez ma tante. Elle a été prise à New York, elle m’avait emmenée chez un barbier à qui j’avais demandé cette coupe de cheveux. Je voulais ressembler un peu à un Elvis Presley féminin. À Audrey Hepburn aussi.
A 20 ans, j’étudiais la littérature à la Sorbonne, mais j’étais aussi chanteuse. J’écrivais et composais des chansons, et j’étais en studio chez RCA, puissante maison de disques de l’époque. J’ai essayé de remettre la main sur le disque, mon frère l’a quelque part chez lui. C’est fou comme on perd tout, dans la famille.
Bref, je chantais depuis l’enfance, j’avais une voix claire comme un rossignol, et je ne sais pas si je me trouvais belle, sans doute pas, mais j’avais une confiance infinie en mon charme. Il suffisait que je prenne ma guitare et les garçons me regardaient, émus. J’aurais pu être une jeune fille très épanouie grâce à tout ça, sauf que y avait une fêlure, sans doute celle qui me faisait chanter des choses si tristes. Cette fêlure m’amenait à sans cesse douter de moi. Aussi fort que j’avais conscience de ne pas être laide, j’avais conscience de ne pas être la plus belle, ni même peut-être « parmi les plus belles ». Un amoureux de l’époque disait que j’étais « presque belle ». J’aurais dû le planter là mais, au fond, il touchait à ce nerf de ma blessure, et cela me semblait tellement familier, si juste. J’ai mis du temps à comprendre qu’il n’y a pas tant que ça une réalité, ce que l’un trouve beau, l’autre ne l’aime pas. Et aussi qu’il faut aller à la rencontre de sa beauté. Ça ne tombe pas tout cuit. D’ailleurs je crois que c’est une chance quand ça ne tombe pas tout cuit. Ça permet d’inventer quelque chose. De se faire naître autrement. C’est le début de la créativité.
J’étais incapable, à 20 ans, de comprendre le lien entre ma blessure et mon « don » pour l’écriture. Pourtant, je sais maintenant que si l’écriture a tout remplacé dans ma vie, c’est à cause de cet abri qu’elle a été quand j’avais 20 ans, et même avant. Pour autant, ma blessure ne se voyait pas. J’étais intrépide, je faisais des études de lettres et passais mon temps à refaire le monde au café, j’adorais danser, je m’achetais peu de vêtements mais des choses que j’adorais, je me mettais le rouge à lèvres sur les lèvre et sur les joues, je me coupais les cheveux moi-même et vénérais l’originalité, je ne me faisais aucun souci pour l’avenir, persuadée de devenir célèbre par mes chansons.
Les mots de mes chansons ont été mon maquillage, cette voix que j’osais faire sortir de moi, c’était ma nudité.
L’année de mes 20 ans, j’étais à Saint Tropez, j’étais allée me baigner, je sortais de l’eau. Un type m’a abordée, comme ça, un dragueur des plages. A l’époque toutes les filles de mon âge étaient seins nus sur la plage. Et il s’est assis à côté de moi pour me baratiner. J’ai pris conscience que c’était donc possible, quelqu’un sensible à mon charme sans même que j’ouvre la bouche pour parler ou chanter. J’ai compris qu’il ne faudrait jamais s’en faire. Mais je m’en suis fait un peu quand même, et je me suis mise à parler comme une moulinette et à dire que j’étais chanteuse. Il est parti, penaud. Bon, d’accord, il était pas terrible !

Mini Mémé

Comme certains le savent déjà, Fred vient de publier son premier bouquin. Avec des tutos de l’extreme (et Tâm, mini Mémé et moi-même en couv. Je n’en reviens toujours pas!) Au delà du tuto justement, il me semble que Fred, comme nous autres ignorions totale. ment ses talents de photographe et très honnêtement certains de ses clichés sont à tomber.

Je suis du coup retombée sur ces quelques images fimees lors de sa séance photo avec mini Mémé qui, quelques mois plus tôt arrivait encore à peine à marcher. C’est moins une video en tant que telle qu’une évocation tendre de ce moment.

Bravo à Fred et à Nhat Le!

le bouquin est dispo ici même : allez y !

Isabelle Pierre – Le temps est bon

Aaron

 

bon alors là, faut que je vous raconte, parce que j’étais évidemment très heureuse que l’équipe de YSL Beauté me mette en relation avec les Aaron, mais le jour-j, j’étais, il faut le dire, mal, mal, mal pendant cette interview. Olivier ténébreux et taiseux et Simon séducteur et volubile… les mecs étaient tellement beaux, que j’arrivais pas à les filmer! hahahahahaha! bon, vous le savez, ici, je filme pas mal de beaux garçons, qui font des chignons, la cuisine (il y en a un nouveau qui arrive d’ailleurs)(#bombe) tout ça, tout ça et je dois dire que je m’en sors pas mal à chaque fois, même si pioufff, je me sens légèrement troublée derrière ma caméra. mais justement!!! d’habitude, je filme derrière ma caméra. sauf que là, je venais de la perdre. la caméra. Fred m’avait très gentiment prêté la sienne. mais la sienne, ben déjà, je la manipulais mal, ce qui est toujours chiant quand tu bosses et elle n’a pas le même écran, et elle pèse genre 1 tonne (j’en ai eu des courbatures le lendemain… nan? siiii!!!). bref, je les trouvais beaux mais BEAUX! et j’avais chaud dans mon pull sauf que j’avais rien en dessous (si un soutif mais ça compte pas)(enfin si ça compte mais vous me comprenez) et que je pouvais pas me cacher derrière ma caméra… MER-DEU!

enfin… on peut parler du fond aussi hein : parce que j’adore l’idée d’associer la recherche de beauté à celle de vie, celle de transformer des émotions en sensations aussi. et ça m’intéressait d’autant plus que Simon était platine encore quelques mois plus tôt, qu’il s’était maquillé (façon Ozon un peu) pour un concert et qu’il me tardait d’en savoir plus sur sa manière de penser (ouais, ouais, il est hyper beau). tout ça, toutes ces itw, ces rencontres me nourrissent tellement.

Le concert a débuté; il y avait 50 nanas aux premiers rangs qui devaient, pas du tout comme moi, chercher des sensations)(HAHAHAHA). ils se sont pointés, tout vêtus de noir et bleu (l’une de mes associations préférées), et il y avait dans la salle, une énergie de dingue. comme vous sans doute, j’avais écouté “Lili” des dizaines de fois, lors de sa sortie pour le film “je vais bien, ne t’en fais pas” de philippe Lioret, qui avait carrément changé le nom de son héroïne après avoir écouté la chanson. j’étais un peu émue de l’entendre comme ça en live à 2m d’eux. leur nouveau single “blouson noir” est arrivé et les gens ont fini par se mettre debout, dans cette ancienne demeure de Malraux. la nuit tombait dans cette immense baie vitrée près du bois de boulogne. j’en garde un très, très bon souvenir! et il me semble que je me sentais bel et bien vivante!

cette vidéo vient clôturer mon triptyque sur la recherche du beau pendant le W9 Home Festival. vous pouvez retrouver mes 2 autres vidéos avec Jaïn et Cats On Trees.

mille mille bises!

AaRON – U Turn (Lili)

AaRON – Blouson Noir (nouvel album We Cut the Night)

Lisa

Oh que c’était bon de marier notre amour de Lisa. vous le savez, on se suit depuis longtemps, longtemps. on s’adore, on s’épaule. il y a quelques mois, elle me montrait des photos d’inspi pour sa robe et je lui avais dit “pour votre mariage, vas y fond! tout ça est très joli, mais t’es une femme maintenant, vas-y à fond!”. beh j’imagine que ça a ouvert une petite brèche… toute pailletée! quand nous sommes allées chercher le tissus de sa robe à barbès, elle avait une idée très précise de qu’elle voulait : du lamé argent. Tâm était avec nous et ses yeux s’illuminaient à chaque instant.

le jour-j s’est pointé, et dans sa petite chambre de l’hôtel Bachaumont, pour sa préparation, je suis arrivée en pyjama, totalement à la bourre. l’ambiance était un peu folle : des fers à lisser, du makeup, des talons, des salades de quinoa, et des femmes en train de se préparer, à moitié (des)habillées! nous oscillions sans cesse entre fous rires et émotion. Et puis Fred qui n’arrêtait pas… HAHAHAHAHA! quoi il est pas beau avec ses bijoux d’oreilles en train de dire “oui”?!!! lui qui se tient si bien sur son blog! allez Fred, toi aussi vas y a fond!
ce qui m’a plu là dedans c’est que Lisa, elle a fait ce qu’elle voulait. moitié mariée, moitié mariah carrey, moitié… tour eiffel (elle est de Fred aussi celle là)! ma belle Lisa a compris qu’elle pouvait se créer comme elle l’entendait. et cela m’est très très inspirant. j’ai une chance folle de l’avoir dans mon coeur.

Lisa et Thomas, je vous souhaite tout, tout le bonheur du monde.

Stevie Wonder – For once in my life

Inspiré

Oui je sais ça n’a rien à voir avec le post mais je voulais vous montrer ma tronche portant des lunettes. donc ça, c’est fait…

 

Fin août, Delphine de Vigan a publié D’après une Histoire Vraie, qui vient juste de recevoir le prix Renaudot. la première moitié m’a ennuyée comme un blog mal écrit. j’imagine que cela était fait à dessein et j’adore cette idée hautement culottée d’ailleurs que l’écrivain “se raconte” volontairement mal pour exprimer son incapacité à décrire la violence du réel/de sa réalité. bref oui, je veux bien croire que cela était fait volontairement car premièrement, j’ai continué à lire malgré tout, comme quoi c’était faussement mauvais (avant, même s’il me fallait 1 an, il m’était impossible de ne pas finir un livre entamé, je trouvais ça… injurieux! mais maintenant, je m’en fous, j’ai pas de temps à perdre)(merde!)(hahaha), puis deuxièmement, petit à petit, le récit, le langage, l’ambiance basculent et ça m’est apparu absolument “véritable”. véritable non pas dans les faits mais dans le partage véritable des sentiments explorés. c’est comme si je passais de la posture au ventre de l’auteur. ça m’a tellement plu!

Comme vous le savez, je suis… bloggeuse (hahahaha)(hahahahah) et prépare un film sur ma famille (ah bah on rigole moins là). les notions de réalité et de fiction, de vérité ou pas (Delphine de Vigan a d’ailleurs une tirade sur le fait de “se la raconter”) m’interpellent. je cherche tellement la vérité! et parfois, je le vois, je le sens, on/je peut/x se raconter n’importe quoi! surtout à l’ère des réseaux sociaux. parce qu’on voit pas, parce que ça nous arrange, parce qu’on est mauvais, faux, parce qu’on fait comme on peut… mille raisons à cela et c’est tellement complexe ce lien au “vrai”. mais je trouve ça passionnant.

pour revenir au bouquin, je n’ai pas retrouvé le vertige de son précédent roman “Rien ne s’Oppose à la Nuit”. pour ceux qui ne l’ont pas lu, Géraldine de Café Mode disait il y a 2 catégories de gens : ceux qui ont aimé le livre et ceux qui ne l’ont pas lu. courrez donc! il y avait dans celui ci un écho universel et viscéral du lien à la mère, à l’histoire que l’on se construit avec ce qu’on nous lègue, etc. Cette écriture m’a beaucoup inspiré dans la mienne. J’adore aussi que l’on puisse catégoriser ce livre en tant que Roman, car mon film, “mettant en scène” des personnages réels dans des situations réelles, sera catégorisé “film documentaire”, avec une distribution très spécifique. En clair, plutôt dans des festivals qu’au cinéma. parfois, ça me chagrine. et je me dis justement que la notion du réel et/dans la création a tellement été bouleversée que cette catégorisation dans les arts visuels est obsolète. il y a quelque chose à inventer… j’en suis convaincue!

tout ça pour vous dire que j’ai énormément avancé sur le film. j’ai reculé aussi. suis passée à côté, sur les côtés… l’été dernier, j’avais écrit (enfin, ca faisait 6 mois que j’étais sur le coup hein) une première version. j’ai tellement pleuré. ceux à qui je l’ai fait lire étaient très touchés, convaincus, ils m’ont tellement soutenue, j’ai cru tenir ce que je voulais. sur le papier, c’était canon (comment ça je doute de rien????).

et puis; nous avons commencé à dérusher ce que j’avais déjà filmé. et de manière lancinante, mais certaine, et assez douloureuse je dois dire, j’ai vu le film partir au loin, m’échapper totalement. la matière que j’avais, c’était pas mon film. mais pas du tout! j’ai cherché des solutions, bien sûr mais le rond ne rentrait pas dans carré. l’été est passé, je ne trouvais plus le jus pour m’y remettre. me remettre à quoi au juste?!!!! je n’étais plus habitée, et n’arrivais même plus à le rêver ce film. je pleurais pas mais ça me faisait comme un chagrin sourd. il a fallu lâcher prise : on verra bien, c’est le test. soit ça revient, soit pas et alors c’est pas grave, c’était juste ça. une recherche. tu voulais un film et bien tu auras un texte (et une maxi thérapie en sus).

j’ai ensuite regardé pas mal de films, des fictions, des docu, et tous ceux qui me plaisaient, Party Girl, The Look of Silence, Taxi Driver, Timbuktu, le Dernier Voyage de Madame Phuong (non pas Mon Roi) avaient cette sorte de ligne claire, cette grande pureté. Comme D’après une histoire Vraie, l’important n’était pas les faits, le principe de narration (oh Mon Roi quel dommage!) mais la vérité des sentiments, juste la possibilité de les transmettre. il me fallait trouver cette ligne claire. et je reconnais dans mon texte une toute autre énergie. Quelque chose qui me plait toujours énormément et que j’irai explorer à nouveau, mais ce que j’ai écrit bah… c’est pas un film. fallait juste l’admettre.

alors, je sais pas comment vous dire, le film est revenu à moi. et il avait un tout autre visage. en fait le film n’est pas revenu à moi, c’est moi qui suis (re)venue à lui : il était là depuis le départ (j’avais pas de lunettes ou quoi?!). et ça va être beau. j’en suis sûre (comme l’été dernier hein). hier j’ai rencontré l’équipe de kiss kiss bank bank. je vous en raconte donc davantage très vite… faut que je taffe là!!!!! et JE SUIS A FFFFONND!!

mille mille bises

ANNE-LAURE Coullomb

En finissant le montage, tard dans la nuit, les souvenirs de ma rencontre avec Anne-Laure sont remontés à mon coeur. cela faisait 2 minutes que nous étions dans la voiture qui nous ramenait de la gare de Charleville Mézières à son atelier qu’Anne Laure me parlait déjà de son hyper sensibilité “il fallait bien que je trouve quoi faire avec”. j’ai su que je ne pourrais pas la filmer en train de me le redire, mais tout chez elle me ramène à cette émotion première. à fleur de peau. une histoire s’est comme tissée.
devant la caméra, Anne Laure était au départ très remuée “c’est important pour moi, surtout aujourd’hui, de trouver les mots mais…”. Ses phrases commençaient sans jamais s’achever. moi, je m’en foutais, parce qu’elle était déjà tellement belle, pieds nus derrière son métier… je savais que ca allait venir. qu’elle finirait par vivre ce moment, sans se soucier de ce qu’elle allait réussir à en sortir. je lui ai juste demandé de me montrer ses travaux, et puis là, tant de paysages se sont dessinés, tant de sensations, tant de transport aussi… Anne Laure s’est ouverte comme ses tissus.

Et j’espère lui laisser une trace de ce moment, une trace d’elle. et bien sûr, vous faire découvrir cette artiste qui m’a tellement émue. il y a chez elle, un mélange de grâce et de puissance qui touche, je trouve, au sublime (c’était parfois tellement impressionnant que j’en éclatais de rire).

Mercredi, je vais la retrouver avec Julie Auzillon pour le vernissage du Salon International du Patrimoine Culturel. Je n’ai plus de places pour vous mais vous encourage à y aller. cela se tient du 5 au 8 novembre au Carousel du Louvre.

encore merci pour l’accueil réservé à cette série. il nous reste encore à découvrir Xavier Noel, mais vous pouvez (re)trouver mes 4 autres portraits des lauréats du Prix Jeune Création Métiers d’Art :

Morgane Baroghel Crucq

Kaori Kurihara

Sebastien Carré

Julie Auzillon

bises à tous!

Debussy – Rêveries

Lily, Pablo & Amaïa

Mais quelle cracougnerie! Tu pars rencontrer une de tes intasgrameuses préférées, pour réaliser le Beauty portrait ultime de la créatrice de Lily’s Kitchen et puis finalement, la vie te propose tout autre chose. Ce que c’était bien. Et bon!

Sinon, c’est moi ou Pablo et Amaïa ne sont pas des enfants comme les autres? Chaque fois qu’ils venaient à moi, j’avais envie de défaillir. Ils sont dingues ces enfants. Dingues!

C’est une très belle chose de rencontrer dans la vie des personnes rencontrées à travers l’écran. C’est encore plus incroyable lorsque les portes d’une telle intimité s’ouvrent ainsi.  J’ai vraiment beaucoup, beaucoup de chance!

merci Lily pour ta confiance, et à vous 3 pour cette très belle après midi passée ensemble. J’en redemande (il va sans dire!)

Mille bises

Lay Low – Last Time Around

Cats on Trees

Avec leur succès incroyable (le clip de Sirens Call, joué pendant le festival a été vu juste… 11 millions de fois!), j’ai trouvé Nina et Yohan désarmants d’authenticité, de vérité. aucun faux semblant, aucune posture. et c’est pas juste une histoire de brosse à cheveux! Je ne m’attendais pas à ce qu’ils me parlent si vite de la beauté “des gens”.  et vous savez ici à quel point cela me guide, me touche. et j’ai aimé imaginer à quel point ce rapport à l’autre leur a permis cette construction si délicate, respectant à la fois leur hyper-sensibilité et leur fougue. fallait les voir en concert, leur investissement total à leur musique comme au public : il n’y a pas de barrière entre ce qu’ils font et ce qu’ils sont, c’est magnifique. quelle leçon!

leur concert et celui de Jaïn sont visibles sur w9. c’est par ici!

Cats On Trees – Siren Calls

Jaïn

Mais quelle bombe cette Jaïn! d’abord, je la trouve belle, mais Belle! Ne rayonnerait-elle pas d’ailleurs, comme elle le dit si bien des gens beaux? Ce qu’elle raconte sur ce rayonnement et la confiance que t’apporte la beauté est drôlement joli je trouve.

Ensuite, Jaïn a une voix rauque à tomber et un groove de malade. Elle est arrivée “sur scène” avec beaucoup de candeur et d’énergie. avec sa robe col Claudine et ses Air Force One customisées par ses propres soins. C’est marrant, parce qu’elle était très “réelle”. je la voyais comme une artiste, mais surtout comme une personne, plus qu’un personnage. je me demandais comment elle pourrait dépasser sa timidité, retrouver ce sur-moi, pour réussir à chanter devant 100 personnes dans un salon. j’avais comme le trac pour elle! voir un concert en appartement donne une dimension finalement très spéciale au concert. le chanteur ne peut pas compter sur la sublimation qu’apporte la scène et ça le rend d’autant plus tangible… humain. à la sortie du concert, on avait tous une patate d’enfer! j’espère que ca vous a plu!

bises, bises, bises!

le live

Jaïn – Makeba