Poster de Ryan McGinley, offert par mon frère il y a 5 ans
la sidération me tenaille encore. j’y arrive pas. je n’arrive pas à être en colère, je n’arrive même pas à pleurer. alors penser… vous pensez bien! ce post sera donc décousu et maladroit. je ne pourrai pas faire autrement mais je vais le faire quand même.
j’aimerais partager avec vous les vidéos et textes qui me donnent du courage. parce que ça aide un peu d’en trouver quand même et que si j’écoute mon coeur, celui qui guide toute ma vie comme les pages que nous partageons ici, eh bien… je ne l’entends qu’au loin. le passage est aujourd’hui légèrement obstrué. et il me faut accueillir la situation comme telle. demain, en revanche, je sais que je vais avoir la force de revenir. parce que j’en ai tellement, de force. vous pouvez pas savoir.
bon bah vous voyez finalement, je partage pas du tout ces vidéos! profitons de cette opportunité (ça peut ne durer que quelques minutes) : j’ai une pensée formulable. il me semble que tous, ici c’est sûre, mais même dans des cercles plus éloignés, nous accordons à dire que nous devons nous aimer. et je me rallie volontiers à cette philosophie. nous avons un monde à construire. et ce monde il commence par nous. sans doute devrions nous, chacun de nous, apprendre à prendre soin de nous-même car c’est là que commence le sens du monde. c’est à partir de là, de cette conscience, de cet amour pour soi que l’on est capable d’en donner aux autres.
idée formulable n°2 : je vous partage (enfin!), cet article sur Dounia Bouzar, qui travaille au désembrigadement des jeunes recrus de Daech. cet article est consternant mais incroyable tant il me donne de l’espoir. car le désembrigadement passe par l’affect et non par la pensée. par la possibilité de repasser par des gestes simples, se remémorer de bons souvenirs, de “ramener à la vie” des âmes proches de la mort et là, nous avons tous une possibilité d’action. vous allez me dire “personne autour de moi n’est candidat pour Daech”, mais si l’on tire le fil jusqu’à ceux qui tout simplement dérivent, perdent espoir, dans un sens ou dans un autre. les personnes tombées dans l’obscurantisme religieux ou politique ne sont pas uniquement des musulmans issus de quartiers défavorisés, ce sont des jeunes filles, des jeunes gars “blancs comme il faut”, mais qui sont passés par des dépressions, trouvent le monde dégueulasse, et cherchent une utopie ailleurs. je n’ai pas les clés de la diplomatie internationale, mais aimer, aimer plus, tenter de donner du sens pour que certains ne détournent pas leur regard tellement ils peuvent plus blairer ce monde, ça oui je peux le faire. et dès lors que je me mets dans cette possibilité d’action, je me sens mieux.
idée formulable n°3 : je pense que c’est aussi, et ça va être très très dur, tant nous sommes limités aujourd’hui dans nos aptitudes à le faire : apprendre à débattre. parce qu’on a tous quelqu’un, dans la famille ou dans l’immeuble ou dans la rue qui va te sortir des conneries parce qu’ils seraient musulmans, parce que t’es un parisien, parce que t’es une femme, parce que tu bois, parce que tu baises, parce que tu es homo, parce que… parce que tu es qui tu es (oui pour moi le rejet de l’autre non pour ce qu’il pense, mais pour ce qu’il est, tous ces maux finissant en “-phobie” sont une seule et même chose). et ces personnes, il faut les ramener à “nous”. il faut les aimer. non pas en tolérant leurs idées à vomir mais en les ramenant dans l’amour. ne pas laisser ni la peur ni la haine les envahir. plus on le fait tôt dans la dérive et plus ce devrait être “simple”. et là encore, ça commence par nous même. ne dérivons pas nous-même. n’ayons pas peur. nous en sommes capables. et nous sommes juste… des millions!
attention idée formulable n°4 : plus le monde est inique, plus il sera violent. donc aimer c’est pas faire ton bisounours. il faut cesser de tolérer certaines choses que le monde nous propose : cesser de consommer aveuglément, laisser les gens dans leur merde… cesser de détourner le regard de la turquie, du liban, du kenya, de bagdad, qui ont subi, subissent les mêmes choses, des choses pires que ce qu’il nous arrive. nous avons plus d’amis pour nous pleurer et il y a mille raisons à cela, mais n’oublions pas qu’ils ne valent pas moins que nous.
idée formulable n°5 (je m’arrête plus) : dimanche en sortant rejoindre mes enfants et leur père, je suis descendue rue montorgueil, il faisait beau, la rue et les terrasses étaient bondées. les parisiens sont tellement incorrigibles. le monde est incertain mais rien ne changera (cette image de Ryan McGinley, sous mes yeux depuis tant d’années, c’est exactement ça, la même liberté, même sous une toute autre lumière). on ne peut pas tuer la liberté. ça m’a donné un courage incroyable. oui parce qu’aimer, ça n’est pas que débattre (je m’adresse à ceux et celles à qui ça parait vraiment trop fort de café). aimer, c’est vivre, juste ça, et demain ce sera vivre avec ça, malgré ça. c’est créer aussi. c’est “faire la beauté”. donc ici, je vais continuer à vivre, à créer et on va continuer à aimer. ne vous inquiétez pas.
merci à tous ceux d’entre vous qui ont, je trouve ça fou, pensé à moi pendant les attentats. on ne se connait pas, et ça n’empêche pas de nous aimer. et ça aussi ça donne du courage.
je continue encore à penser à tous ceux qui sont tombés, à mes amis qui les ont perdus, à leurs familles. amour éternel à eux tous et à tous ceux qui les ont défendus, aidés, sauvés.
peace and love to you all! #teamhuman
nb : … voici, finalement mes liens du courage et de l’amour !
> itw de Marc Trévidic, ancien Juge auto-Terroriste
> Serge Tisseron sur comment parler des attentats aux enfants
> “nous sommes une civilisation très ancienne, nous fraterniserons avec les 5 millions de musulmans”
> John Oliver, sans déconner, vous voulez vraiment vous en prendre au lifestyle parisien? #fuckyouarsholes #croqueenbouche
> l’image de nos services d’urgences travaillant pour sauver des vies
> la beauté de cet enfant avec son père
> la programmation musicale de fip
nb : … pardonnez mes injonctions, je ne veux évidemment imposer mes réflexions à personne. dans certaines circonstances, mon côté viet ressort! on fait avec ce qu’on a!