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Manal Issa

(activate English subtitles)

ahlalalalalalalala, Manal! Manal! so free, so beauty-full!

i have learnt so many things while listening to her. She expanded my horizons in a way I did not expect. thank you!

when coming back to the office, my editor could not believe his eyes. He had fell in love with Manal while watching her first movie “Afraid of Nothing” (that i highly recommend you), and kept blessing me for working on the 2 videos he had to edit.

I say 2 videos because this footage was made next to another one made for the brand new hair brand for curly hair, Shaeri, which means “hair” and “poem” in Arabic and Persian, it also sounds like “chérie” which means darling in French. the brand is shipping worldwide but is based in France,  where Mediterranean beauty is not celebrated enough. I have been asked to direct a serie of 7 portraits of 7 women, and their intimate story with their curly and fierce hair! with benevolence and inclusive spirit. the videos are not translated in english (yet) but the products are said to be amazing. silicon free and almost 100% natural. women here love them!

welcome Shaeri and to all kind of beauties in the world.

Manal Issa

ahlalalalalalalala, Manal! mais Manal! quelle liberté et quelle beauté incroyables!

j’ai appris tellement de choses en l’écoutant parler! mais tellement!

quand je suis rentrée au bureau avec les rushs, Thomas, mon monteur n’en revenait pas. il était tombé amoureux d’elle en regardant son premier film “Peur de Rien” (que je vous recommande, c’est une merveille), et me bénissait de lui donner ces vidéos à monter.

je dis “ces” car ce montage a pu être réalisé à l’issue d’un tournage pour une toute nouvelle marque de produits pour les cheveux bouclés, Shaeri. l’une de ses 2 fondatrices, Meryem, est une amie de longue date et je suis si heureuse qu’elle est fait appel à moi pour réaliser toute une série de portraits de femmes, et de leur rapport à leurs cheveux! avec bienveillance et de manière inclusive, pour parler de la beauté méditerranéenne, des beautés méditerranéennes. naturelles, et sans lissage. je suis d’autant plus touchée que les cheveux bouclés et le bassin méditerranéen sont 2 sujets qui me sont totalement étrangers. dans les mois qui vont suivre, vous pourrez découvrir 7 femmes, avec des tempérament et des histoires qui m’ont transportées et que j’espère vous allez aimer. la video de Manal et de son rapport à ses cheveux et à sa beauté est à découvrir ici.

bienvenue à Shaeri (qui veut dire à la fois cheveux et poème, si je me souviens bien), et à toutes les beautés du monde!

vive l’aventure!

Falling in Love

merci à Remi Chapeaublanc pour cette magnifique photo ❤️

merveille!

Ce 2e voyage au Népal fut d’une magie indicible. chaque pore de ma peau, chaque partie de mon âme, la moindre parcelle de moi, a dansé sans relâche pendant 10 jours et 9 nuits, là haut sur la colline.

Je devais tout faire pour oublier l’année passée, la laisser mourrir pour accueillir cette nouvelle expérience, cette nouvelle famille. j’étais beaucoup plus préparée, beaucoup moins “vierge”. la “Vision Quest” fut infiniment plus difficile. mon “monky mind” ne cessait de me pourrir. jusqu’à ce que bim la beauté me revienne. “n’oublie pas la beauté” m’a-y-dit dans un songe, alors que j’étais seule sous le ciel et les arbres.

et cette beauté cette année, je l’ai sentie dans un triple mouvement, au plus près de la nature, au plus profond de moi, comme au plus profond des connexions entre les 33 personnes qui ont eu la folie et la sagesse de venir, pour former ce cercle éphémère et sacré. chaque instant m’était bouleversant, par son intensité comme par sa douceur. nos coeurs s’ouvraient de manière si singulière, dans des directions et des trajectoires si différentes mais en même temps si pures et vraies. dans le moment. sans chaque moment.

il est rare de pouvoir toucher cette chose, ne serait ce qu’une fois dans la vie, cette vitalité, cette profusion, dans les larmes, comme dans les rires, dans le tout, comme dans le rien. un espace si sacré, si rempli d’amour, que l’on pouvait tout y explorer.

10 jours et 9 nuits à dérouler nos coeurs, dans nos paroles, dans nos corps et au delà. instant après instant après instant. pour laisser s’échapper nos chagrins si profonds, nos peurs si grandes, nos colères jusque là indépassables, les jeter au feu avec humilité et joie, célébrer d’être en vie, d’être ensemble. juste d’être.

j’avais cette sensation de tomber, de me laisser tomber, dans un nuage sans fin… d’amour. j’ai eu cette sensation de littéralement tomber “dans” l’amour.

gratitude infinie pour Jerry, pour ce cercle, cette expérience. toute cette vie!

je vous ferai d’autres posts sur cette expérience invraisemblable. il me faut encore du temps pour vous partager toute cette magie. d’ici là je vous invite à lire mes posts de la précédentes vision quest, en lien ci dessous.

amour à tous et à toutes!

Falling in Love

thank you Remi Chapeaublanc for this beautiful pic! ❤️

wonder!

This second trip to Nepal was unspeakable magic. every pore of my skin, every part of my soul, the smallest bit of me, has danced restlessly during 10 days and 9 nights, up there on the hill.

I had to do my best to forget the past year, to let it die to welcome this new experience, this new family. I was much more prepared, much less “virgin”. the “Vision Quest” was infinitely more difficult (i’ll tell you after). my “monky mind” kept harrassing me. until bim beauty came back to me. “Do not forget the beauty,” I was told in a dream, when I was alone under the sky, the red moon and the trees.

and beauty this year, I felt it in a triple movement, so so close to nature, deep within me, and even deeper in the connection between the 33 people who had the madness and wisdom to come, and who gave birth to this ephemeral and sacred circle. every moment was overwhelming, both in intensity and sweetness. our hearts opened so singularly, in directions and paths so different but at the same time so pure and true. in the moment. in each and every moment.

It is so rare to experience even this once in a lifetime, this vitality, this profusion, in tears, as in laughter, in all, as in nothing. the sacredness of us, where love is a safe place. so safe one can explore anything.

10 days and 9 nights to rejoin our hearts, in our words, in our bodies and beyond. instant after instant after instant. to let our sorrows so deep, our fears so great, our anger out there beyond us, throw them into the fire with humility and joy, celebrate being alive, being together. just being.

this feeling of falling, of letting me fall, into an endless cloud … of love. I had this feeling of literally falling “in” love.

infinite gratitude for Jerry, for this circle, this experience. for all this life!

I will write you other posts about this incredible experience. I still have time to share all this magic.

in the meantime, please do not hesitate to read my posts (below) about last year experience!

love to all!

Embrasser la Madre

aujourd’hui j’ai 41 ans, aujourd’hui j’atterris à Katmandou, aujourd’hui j’aimerais vous parler de quelque chose de très intime. mon expérience d’ayahuasca. c’est une choses que je n’ai pas partagé publiquement pendant 1 an mais il me semble que c’est le moment. l’ayahuasca est une potion faite à base de plantes amazoniennes. ce breuvage millénaire met la personne qui le boit dans un état de conscience altérée. pour que vous situiez mieux, je ne prends aucune drogue, à part du sucre raffiné (parfois), du café (parfois), une clope (parfois). je suis allergique à l’alcool donc c’est zéro, et ne fume pas de joint. j’ai mangé un space cake une fois, mais n’ai jamais tenté la coke, ni rien, bref: la drug culture n’est pas mon truc du tout.

j’ai pris de l’ayahuasca parce que contrairement à tout ce que je viens de vous lister supra, elle nous aide, non pas à nous évader mais, à nous confronter. certaines personnes disent qu’une nuit d’aya équivaut à 10 années chez un psy. je ne sais pas comment mesurer ça mais je pense surtout qu’un psy ne peut pas nous emmener là où l’aya nous emmène. le travail psy est utile, fondamental même mais il ne permet pas toujours de transformer certaines vérités en des actions salvatrices: par ex, on peut comprendre pourquoi on fume, on peut comprendre que “fumer tue”, mais on n’arrive pas pour autant à nous arrêter. bon bah imaginez en encore plus fort! nous avons mille niveaux de compréhension. l’aya nous emmène dans les parties les plus reculées de notre être. nous devions préparer nos intentions; et rien que cette préparation m’a mise dans une grande vulnérabilité : que vais je demander? à quoi vais je me confronter? quel pallier me faut il dépasser? etc. chaque personne a une expérience différente, une réaction différente, avec des hallucinations psychiques ou corporelles. ou pas. on dit que l’aya est une drogue “féminine” (quand l’iboga ou le peyote sont masculines), certains rencontrent une déesse, qu’il s’agisse de projections intérieures ou pas n’est pas vraiment la question. la question c’est : puis-je lâcher prise? me laisser emporter par une force plus grande que moi? qui a des enseignements pour moi? ces enseignements s’approchent parfois de la béatitude, parfois de l’enfer (on n’a pas que du bon à confronter en nous). on faut juste maintenir à l’esprit : “you get what you need”. embrasser “la madre” nécessite cet apprentissage du lâcher prise. et de la vulnérabilité. mais c’est la vulnérabilité la plus extra-ordinaire qu’il m’est été donné de vivre. il m’a fallu près de 10 mois pour comprendre tout ce que les plantes avaient à me donner comme enseignements, à les appliquer et voir les changements dans ma vie, comme dans celles de mes proches!

alors j’imagine que pour certains.es d’entre vous qui n’en avez jamais entendu parler ça doit paraitre “ouf”, (en fait nous en avons parlé avec l’expo de Truc-Anh’s le Céleste du Terrestre), posez moi toutes vos questions, avec grand plaisir, mais s’il vous plait, ne jugez pas. pour ceux et celles que cela intéresse, je publierai jeudi une longue vidéo de Jerry lors d’une cession de Question/Réponse sur le sujet. sachez que je n’écris pas ça pour vous convaincre mais parce que me suis engagée à dire qui je suis.

cheerz and love!

Kissing the Madre

Today i am 41, today i am landing in Kathmandu, today I’d like to talk to you about my experience of ayahuasca there last April. This is something I have not shared publicly, but it seems to me that this is the time and place to do it. right here, right now! Ayahuasca is a potion made from amazonian plants. This Millennium Drink puts the person who drinks it in a state of altered consciousness. for you to understand my background better, I don’t take any drugs, except refined sugar (sometimes), coffee (sometimes), a cigarette (sometimes). I’m allergic to alcohol, so it’s zero, and don’t smoke joint. I ate a space cake once, but never tried coke, or nothing, anyway: drug culture is not my thing at all.

I took aya because unlike everything I’ve just listed, she’s helping us, not to escape, but to confront us. this is not a party drug! Some people say a night of aya equals 10 years with a shrink. I don’t know how to measure this, but I think a shrink can’t take us where aya takes us. Psychological work is useful, fundamental even but it does not always allow to transform certain truths into actions: for example, you can understand why you smoke, you can understand that “smoking kills”, but you don’t get to actually stop. Well, imagine even harder situations! We have a thousand levels of understanding. Aya takes us to the most remote parts of our being. We had to prepare our intentions; and only this preparation has put me in a great vulnerability: what will I ask? What am I gonna confront? What Remedy Do I have to go through? And so on. Each person has a different experience, a different reaction, with psychic or body hallucinations. Or not. It is said that aya is a “feminine” Drug (when iboga or peyote are said to be masculin), some meet a female goddess, whether it is internal projections or not is not really the question. The question is : can I let go? can i let me taken away by a force bigger than me, who has teachings for me? These teachings are sometimes approaching bliss, sometimes hell (it is not only good thing we have in us). We just have to keep in mind: ” you get what you need “. kissing ” La Madre ” requires this learning of letting go. And vulnerability. But it’s the most expectional vulnerability I’ve ever been given to live. It took me almost 10 months to understand everything the plant had to teach, to apply the teachings and see changes in my life, as well as in those of my loved ones. And omg, I’m going back!

So I guess for some of you who have never heard of it, it must look like “phew” (actually, we have toaked about it with the video about Truc-Anh’s exhivition), ask me all your questions, with great pleasure, I’ll answer you when I am back in a dedicated post, but please don’t judge. I’m not writing this to convince anyone, but because I’ve promised to show who I am. thursday for those who are interested i will post a video of jerry talking about it.

Cheerz and love to you all!

Owning Your Own Shadow

some books have a transformative power quite similar to magic. obviously we had talked about Harry Potter and now let’s talk about  Own Your Own Shadow – Understanding the Dark Side of the Psyche I bet Jk Rowling’s read it!). To describe the author Robert A. Johnson, he is a Jungian psychoanalyst, who works a lot on archetypes. I had read his book “He” about male archetypal psychology (based on the myth of Perceval) (so awesome) and “She“, his matching pair (on the archetype of Psyche) (more complex) (we wonder why)

as usual I won’t give you a journalistic review of this book which despite the fact its shortness (130 pages) presents a ton of aspects. I’ve noted only 3.

1- birth of the shadow

there is no specific definition of shadow but several in fact. the first is that we live in societies and cultures, civilizations that collectively make us reach a level of sophistication or beauty that cannot be questioned. however, function in society requires agreement on common rules, sometimes arbitrary but which have the merit of making us live together, even millions, anonymous and in relative peace. the price to be paid is to deny a part of the individual, who to fit right in will build a compatible personality, as virtuous as possible, to excel in high society, or just to be part of it. However human being is more complete, complex. So he will have to deny a whole part of himself, his shadow.

the second definition comes from a priest I think, friend of Robert A. Johnson. the shadow is at the same time the part that we more or less consciously sweep under the rug, and the all part completely unknown by our conscience. he says that as dangerous it could be, the shadow (anti-virtuous) is his favorite part of a person because it would be the authentic.

whatever the definition, the shadow quite often blow up in your face in your 40s. the famous midlife crisis when the world we’ve built collapses. why does it fall? because it was built outside the shadow and that suddenly the shadow claims his share. the denials and untruths in your personality, construction will be undermined. how many divorces? how many “odious” parents? how many adulterers? how many resignations? burn out ?!

Johnson’s theory is that all the energy we put into our “clear” part is as much which grow up unconsciously in the shadow. and give the example of his friends who stayed with him 15 days instead of 3. johnson remains courteous, hospitable, sympathetic. When his friends left, he went out and before he even understood, scream at the local cashier. how to avoid this? : to honor our shadow, to recognize it and to perform a psycho-magic act to honor it: shouting insults (to a wall, not at the cashier), hitting a cushion, writing a disgusting poem …

we already knew it, to know its shadow makes us less dangerous. we had talked about it in spinoza, et jerry dans son Play From Your Fucking Heart.but here we go further with the how to manage the shadow beyond its exploration. well:

 

2- let’s be … religious!

piting I didn’t think I will write this one day but it’s my favorite part of the book.

religion comes from the word re-link. religion, in its first sense, doesn’t mean to adhere to a dogma but to link us. to take all the parts in us to become “one”, and sacred. in English “holy” would mean “to make whole”.

this explains the sacrifices, the fasts, the obedience and sometimes the violence present in a lot of religions. to allow us to be whole. This is also the reason for our fascination with morbid, disgusting news, the cruelty of Games of Throne … it’s all our shadow that is projected outside of us. we would talk about projection afterwards.

 

3- our inner genius 

“it is by going down into the abyss that we recover the treasures of life” said Joseph Campbell (he probably had also read Johnson!)

because obviously if the first promise of the exploration of the shadow is to make us less dangerous for others and less alienated from our own being (the famous “I don’t know what happened, that don’t sound like me” “- but it’s you yet”), there is a second one: to discover our inner genius. (once again pirate and watch THE WORK)

Johnson admits that it’s easy for his patients to come out the skeletons of the closet. they do it fast enough. on the other hand, to recognize their genius, gift, what makes them so unique, brilliant, is a part they absolutely don’t want to recognize, what do you think of this? It talks to me so much!

 

4- projection

So of course anyone who ignores his shadow will project it on the world around him (see above) but especially on others. sometimes in a extremely toxic manner. listen carefully people around you talking about others and you’ll know everything about them. this can be done in the inter-generational: your child will highlight the shadow that you cannot recognize: ah yes you’re a perfect mother, well I’ll show you the limit of your desire to control and be. .. uncontrollable! (wow piting). johnson also recounts this incredible example of a father for whom everything seems to be fine but who isn’t able to dream. it is his son who will have nightmares for him! until he invests his shadow and starts dreaming again. leaving his son with his own dreams. what a power! parents, watch out, and please own your shadow !!!!!!

of course the collective projection can be very dangerous when it is recovered by extremist movements. but even worse, unrecognized projection can come to incarnation into a tangible reality! thus Deepak Chopra wrote this incredible article about Trump at the time of his election: he is the embodiment of our part of shadow, the one we collectively drag around and which by dint of being unrecognized finally become a reality.

the transmission comes sometimes from a situation that will make you touch God: romantic passion play.

why do we love so much at the beginning of a relationship, why we “fall in love”, because as we don’t know yet the other (who often doesn’t know him, herself) we love our inner genius projected on him, her. this perfectly forbidden love (we don’t have the right to love so much), is so powerful … isn’it? !!! we see it clearly in “her” : how can we fall in love with a robot, which welcomes this projection of our god / goddess within.
it’s because we find ourselves “whole / sacred” through to the other.

obviously to love is a whole other thing. and sometimes when you’ve been touched by divine love it’s pretty hard to bring back down a terrestrial love: that of the other. not as a projection but as him, herself.

 

5- (I know we said 3) the mandala-mandorla

there is a fabulous explanation of the forms of the circle (mandala) which brings us together in our different cycles of life, the almond (mandorla), the common part of our two circles clarity / shadow, human / divine. the more we progress in our way, the more the circles will get closer, to be superimposed, the duality will become “one”. the reconciliation promised by the quest of the shadow, brings back our truth, our magic from the depths of existence.

and complete the book, on these beautiful words:

the mandorla isn’t a place for neutrality or compromise, It’s a place where parrots and rainbows are born.

sorry for the spoiler (anyway read it all), the books ends with these beautiful words!

 

i can’t avides you enough to read this gems. with love!

 

Owning Your Own Shadow

certains bouquins ont un pouvoir transformatif qui approche de la magie. nous avions parlé de Harry Potter évidemment, voici maintenant Own Your Own Shadow – Understanding the Dark Side of the Psyche (Habitez Votre Part d’Ombre – Comprendre la Côté Sombre de la Psyche)(je parie que Jk Rowling’s l’a lu!). Pour vous situer l’auteur Robert A. Johnson, il s’agit d’un psychanalyste jungien, qui travaille donc beaucoup sur les archétypes. j’avais lu de lui “He” sur la psychologie archétypale masculine (basée sur le mythe de Perceval)(trop génial) et “She“, son pendant féminin (sur l’archétype de Psyché)(plus complexe)(on se demande pourquoi)

comme d’habitude vous n’aurez pas une revue journalistique du livre qui malgré sa faible longueur (130 pages) présente mille aspects. j’en ai retenu 3.

1- naissance du shadow

il n’y a pas de définition spécifique du shadow. il y en a plusieurs en fait. la première consiste à dire que nous vivons dans des sociétés et des cultures, des civilisations qui nous font atteindre collectivement un niveau de sophistication ou de beauté qu’on ne peut remettre en question. pour autant, vivre en société nécessite de se mettre d’accord sur des règles parfois arbitraires, qui ont le mérite de nous faire de vivre ensemble, à des millions mêmes, anonymes et dans une paix relative. le prix à payer est de nier une partie de l’individu, qui pour “se mettre dans le moule” va construire une personnalité compatible, la plus vertueuse possible, pour “briller” en société, ou juste faire partie d’elle. l’être pourtant est plus complet, plus complexe. il va donc devoir nier toute une partie de lui même, son Ombre.

la deuxième def vient d’un prêtre je crois, ami de Robert A. Johnson. le shadow est à la fois la partie mise plus ou moins consciemment sous le tapis, mais aussi toute la partie totalement inconnue au conscient. il dit que pour dangereux qu’il soit, le shadow (anti-vertueux) est la partie qu’il préfère de l’individu car ce serait la plus vraie. 

quelque soit la définition, le shadow souvent vous saute à la gueule vers la quarantaine. la fameuse crise de la quarantaine où le monde que l’on a construit s’écroule. pourquoi s’écroule t il? parce qu’il s’est construit en dehors du shadow et que ce shadow vient réclamer sa part. les dénis et les contre vérités sur votre personnalité et vos constructions vont être mises à mal. combien de divorces? combien de parents “odieux”? combien d’adultères? combien de démissions? de burn out?!

la théorie de Johnson, est que toute l’énergie que nous mettons dans notre partie “claire” est autant qui se construit inconsciemment dans l’ombre. et de donner l’exemple de ces amis qui sont restés à la maison pendant 15 jours au lieu de 3. johnson reste poli, hospitalier, compréhensif. les amis partis, il sort de chez lui et avant même de comprendre quoique ce soit, le voici en train de hurler sur la caissière du coin. comment éviter ca? : honorer notre ombre, la reconnaître et accomplir un acte psycho-magique pour l’honorer : hurler des insultes (à un mur,  pas à la caissière), taper dans un coussin, écrire un poème dégueulasse…

on le savait déjà, connaître son shadow nous rend moins dangereux. nous en avions parlé avec spinoza, et jerry dans son Play From Your Fucking Heart. mais là on va plus loin avec le comment gérer l’ombre au delà de son exploration. et bien :

 

2- soyons… religieux!

piting je pensais pas écrire ça un jour mais c’est ma partie préférée du livre.

religion vient du mot re-lier. la religion, dans le sens premier, n’est pas de nous faire adhérer à un dogme mais de nous “re-lier”, de prendre toutes les parties de nous pour que nous devenions “un.e”, et sacré.e. en anglais “holy” (sacré) voudrait donc dire “to make whole” (“entier”).

c’est ce qui explique les sacrifices, les jeûnes, l’obéissance, la violence parfois présente dans nombre de religions. nous permettre d’être entier. c’est ce qui explique aussi notre fascination pour le morbide, les news dégueulasses, la cruauté de Games of Thrones… c’est tout notre shadow qui se trouve projeté à l’extérieur de nous. on reparle projection ensuite.

 

3- notre génie intérieur

“it is by going down into the abyss that we recover the treasures of life” disait, Joseph Campbell (sans doute lui aussi avait il lu Johnson!)

car évidemment si la promesse première de l’exploration du shadow est de nous rendre moins dangereux pour autrui et moins étranger à nous-même (le fameux “je ne sais pas ce qu’il s’est passé, ça ne me ressemble pas” “-bah c’est toi pourtant”), il y en a une deuxième : découvrir notre génie intérieur. (encore une fois, piratez et regardez THE WORK)

johnson admet qu’il est facile pour ses patients de sortir les squelettes du placard. qu’ils le font assez vite même. en revanche,  reconnaître leur génie, leur don, ce qui les rend si uniques, si brillants, est une part qu’ils ne veulent absolument pas reconnaître, qu’en pensez vous? ça m’a tellement parlé!

 

4- projection

alors évidemment toute personne ignorant son shadow va le projeter sur le monde qui l’entoure (voir supra) mais surtout sur autrui. parfois de manière extrêmement toxique. écoutez bien les gens autour de vous parler d’autrui et vous saurez tout d’eux.elles! cela peut se faire dans l’inter-generationnel : votre enfant va pointer le shadow que vous n’arrivez pas à reconnaître : ah oui t’es une mère parfaite, bah je vais te montrer la limite de ton désir de contrôle et être… incontrôlable! (wow piting). johnson relate aussi cet exemple incroyable d’un père pour qui tout semble bien aller mais qui ne rêve pas. c’est son fils qui va faire des cauchemars à sa place! jusqu’à ce que le père investisse son ombre, son shadow et se remette à rêver. en laissant son fils avec ses rêves à lui. quelle puissance! parents, watch out, and please own your shadow!!!!!!

la projection collective peut bien sûr être très dangereuse lorsqu’elle est récupérée par des mouvements extrémistes. mais pire encore, la projection non reconnue peut arriver à l’incarnation en une réalité tangible! ainsi Deepak Chopra a écrit cet article incroyable sur Trump au moment de son élection : il est l’incarnation de notre part d’ombre, celle que nous nous traînons collectivement et qui à force de ne pas être reconnue est finalement devenue une réalité.

la projection se fait parfois aussi d’une manière qui va vous faire toucher dieu : la passion amoureuse.

pourquoi aimons nous tant au début d’une relation amoureuse, pourquoi nous “tombons amoureux” (in love/“dans l’amour”), parce que ne connaissant pas encore l’autre (qui souvent ne se connaît pas lui-elle-même), nous aimons notre génie intérieur projeté sur lui.elle. cet amour parfaitement interdit (on n’a pas le droit de s’aimer à ce point), est d’une puissance invraisemblable… n’est ce pas?!!! on le voir très dans “her” : comment on peut tomber amoureux d’un robot, qui accueille cette projection de notre dieu/déesse intérieur.e
c’est parce qu’on se retrouve « entier/sacré » grâce à l’autre.

évidemment aimer est une toute autre chose. et il est parfois difficile quand on a touché à l’amour divin de redescendre vers un amour terrestre : celui de l’autre. pas en tant que projection mais en tant que lui même.

 

5- (je sais on avait dit 3) le mandala-mandorla

il y a une toute une explication fabuleuse des formes du cercle (mandala) qui justement nous réuni dans nos différents cycles de vie et celle de l’amande (mandorla), la partie commune à nos 2 cercles clarté/ombre, humain/divin. plus nous avançons dans notre chemin et plus les cercles vont se rapprocher, jusqu’à se superposer, la dualité qui devient « une ». la réconciliation promise par la quête du shadow, est ce qui fait remonter notre vérité, notre magie des tréfonds de l’existence.

et d’achever le livre, sur ces mots magnifiques :

le mandorla n’est pas un lieu de neutralité ou de compromis, c’est un lieu où naissent les perroquets et les arcs en ciel

ce livre n’est malheureusement pas traduit en français. j’espère que ce post vous en donnera les meilleures couleurs! sur votre chemin vers la voie du milieu!

cheerz!

Filippo Sorcinelli

Que j’aime Filippo! lors de notre tournage l’an passé, Filippo m’a raconté mille choses sur sa manière de vivre, d’être, de créer. la vidéo pour Nose n’était pas le bon format pour retranscrire toute cette richesse.

Filippo est en fait un philosophe en action. son engagement est total, tout est lié dans sa vie , tout prend une forme, une vibration. depuis la notion de curiosité à celle de solitude et de beauté. je ne suis pas catholique du tout, mais nous avons eu de très belles et longues discussions sur cette religion (qu’il ne pratique pas), autour d’une glace (le choc noir de mondolfo est invraisemblable), ou de repas sublimes dans chaque village coloré que nous avons traversé.

ce qu’il m’apprend est que la vie n’est pas qu’une question de cohérence, mais de vivre chaque moment, en tension entre différentes polarités : noir/couleurs, addition/abstraction, solitude/créativité, masculin/féminin, magma/lumière…

un souvenir impérissable.

Filippo Sorcinelli

How I love Filippo! during our shooting last year, Filippo told me so many things about his life style, his sense of being, creating. the video for Nose was not the right format to share all these views and abundant teachings.

Filippo is a philosophe in action. His dedication is whole and uncompromising, everything is linked in his life, everything takes shape and a singular vibration. from the notion of curiosity to aloneness to beauty. I am not catholic at all but we had beautiful conversations about this religion (he does not practice either), with our chocolate ice cream (ow lord, the ice cream from Mondolfo are gorgeous!), or a sublime traditional Italian meal in different colorful villages we have visited.

what I have learned is that life is not about coherence, it is about living each moment to the fullest, engaging and oscillating between different inner polarities : black/colors, addition/abstraction, solitude/abundance, masculin/feminin, magma/light…

an unforgettable moment.